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Le marché de l'éolien en mer atteint le cap des 3.000 turbines en Europe

•A mi-année, la puissance installée cumulée des éoliennes en mer dépasse 10.000 mégawatts.•Le pipeline des projets montre toutefois un très net ralentissement ces prochains mois.

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Par Véronique Le Billon

Publié le 19 août 2015 à 01:01

Jeudi dernier, à Cuxhaven (Allemagne), sur la mer du Nord, le patron de Siemens, Joe Kaeser, a officialisé l'implantation de l'usine qui fabriquera des nacelles pour les futures turbines de 7 mégawatts de la société. Un investissement de 200 millions d'euros annoncé une semaine plus tôt - « un souffle d'air frais pour la côte de Basse-Saxe », avec quelque 1.000 emplois à la clef attendus, a salué un ministre local. Début août, le ministère de l'Energie britannique a, de son côté, donné son accord à Forewind pour la construction de Teesside A et B, un parc éolien en mer de 2.400 mégawatts - soit 400 turbines. A plus de 160 kilomètres des côtes nord-est de l'Angleterre, le consortium, qui associe le britannique SSE, l'allemand RWE et les norvégiens Statkraft et Statoil, projette de poser ses éoliennes au beau milieu de la mer du Nord, entre la Grande-Bretagne et le Danemark, sur le banc de sable de Dogger Bank, une curiosité géologique située à seulement 20 mètres de profondeur.

Les installations marines restent marginales

Ces deux annonces illustrent la géographie du marché européen de l'éolien en mer : la Grande-Bretagne et l'Allemagne captaient, fin 2014, près de 70 % des capacités installées en Europe. Si les éoliennes en mer restent marginales par rapport au parc terrestre (120.600 mégawatts de capacité installée à fin 2014 dans l'Union européenne, soit presque la puissance installée totale de la France), elles ont connu au premier semestre 2015 leur plus forte accélération, avec 584 nouvelles turbines connectées au réseau électrique, soit environ 2.350 mégawatts, selon les dernières statistiques de l'Association européenne de l'éolien (Ewea), publiées le mois dernier.

A fin juin, l'éolien en mer européen passe ainsi le cap des 3.000 turbines en fonctionnement, pour une puissance installée dépassant 10.000 mégawatts, répartis dans onze pays et 86 fermes éoliennes. Onze pays dont la France ne fait pas encore partie : les six champs des premiers appels d'offres représenteront, à terme, 3.000 mégawatts de capacité installée, mais les premiers kilowattheures ne seront pas produits avant 2020. Les deux champs les plus avancés, à Courseulles-sur-Mer (Calvados) et à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), viennent tout juste de lancer les enquêtes publiques (lire ci-dessous). Et si Alstom et Areva fabriqueront les turbines des parcs français, le marché est aujourd'hui trusté par l'allemand Siemens, avec près de deux tiers des capacités installées, suivi par l'alliance MHI-Vestas (20 %).

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Un « marasme » en 2016

Le pipeline de projets européens va désormais fortement ralentir. Une centaine de turbines supplémentaires étaient déjà installées à fin juin, en attente de connexion au réseau. Mais « 2016 va connaître un marasme, avec un faible niveau d'éoliennes connectées », pointe le rapport semestriel de l'Ewea. Ainsi, la profession n'attend pas de connexion importante au réseau du côté britannique l'an prochain. Seuls l'Allemagne et les Pays-Bas devraient raccorder de nouvelles éoliennes en mer en 2016, note Ewea. L'association des industriels du secteur comptabilise en revanche six projets totalisant 2.200 mégawatts et 10 milliards d'euros, qui pourraient se boucler financièrement cette année et l'an prochain. Et après les difficultés technologiques, notamment liées au raccordement des champs, le principal enjeu, pour les industriels, est aujourd'hui de baisser les coûts de production de leurs parcs.

Véronique Le Billon

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